Films byTexts by Margaux Dauby

Margaux Dauby (1989) is a Belgian filmmaker and visual artist. She graduated in Political Science from the Université Libre de Bruxelles and holds a Master in Audiovisual Arts from the Sint-Lukas Hogeschool in Brussels. Her practice starts from the questioning of notions of language, play, attachment and belonging. Her filmography includes Whisper (2015), Foretes (2017), Nihil Fossilis (2018) and more recently Crépuscule (2020). Her work was shown at Vision du Réel, DocLisboa and l’Age d’Or.

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19.04.2023

Au début, je sautais les pages de Pratt, dont je trouve les dessins « moches ». Mais à un moment, je suis mis à les étudier de façon obsessionnelle, en essayant de comprendre pourquoi ils me dérangent tant. Aucun doute, c'est à ce moment-là que s'est enclenché le processus qui fera de moi un critique de cinéma. Il y un passage qui me touche particulièrement : les deux premières pages de l’histoire Le coup de grâce. La première page consiste en ce que je n'avais pas encore appris à reconnaître comme un montage-séquence – construite sur le principe du contrepoint entre l'image et le texte. 

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22.02.2023

J’ai découvert le concept de Monoforme en 2003, dans une déclaration en ligne de Peter Watkins. À peu près à la même époque, j’ai vu son film sur la paix mondiale, The Journey (1987) qui constitue, selon moi, sa critique la plus claire de la Monoforme, une critique par l’exemple. Depuis, la remise en question de la Monoforme de Watkins, ainsi que ses propositions pour une réforme des mass media sont devenues pour moi un point de repère constant.

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16.11.2022

À une époque où la télévision n’existait pas encore, le cinéma ne vivait pas seulement sur l’écran en salles. Il existait en permanence, comme autant de fragments et d’images qui coloraient et inondaient le quotidien. Et il vivait aussi dans des conversations qui – à l’instar de celles à propos des romans lus – ont rempli l’enfant que j’étais de frustration et de désir. Trop souvent, je devais me contenter de fragments.

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5.10.2022

En cherchant incessamment différentes façons de regarder et de faire des images, je suis tombée sur cette citation d'Anne Carson. Le domaine de recherche autour de ce que regarder signifie m’est apparu très imprévisible et m’a semblé englober l'importance de ce qui pourrait être.

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7.09.2022

J’ai choisi une phrase du livre de Helmut Färber à propos de A Corner in Wheat de D. W. Griffith, mais j’aurais pu choisir le livre entier. Färber n'est pas quelqu’un que l’on cite, il faut le lire. Si j’ai choisi cette phrase, c’est parce qu’elle s’applique non seulement au film de Griffith, mais aussi à Färber lui-même. Alors que le cinéma et ce que l’on écrit de nos jours à son sujet m’apparaissent d’habitude comme une zone de flou exagéré, Färber me rappelle dans chacun de ses textes qu’il y a une réalité sobre derrière les images, les sons et les mots, tous ayant  à voir avec le travail et le fait d’être humain.

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6.07.2022

Lorsque j’ai lu le mince ouvrage de Melissa Anderson sur Inland Empire à la fin de l’année dernière, j’ai été bouleversée. Après avoir inhalé les 104 pages, j’ai immédiatement eu envie d’écrire sur ce livre, mais je savais également que je ne pourrais en faire la critique, puisqu’il fait partie d’une série à laquelle je contribue également : les Decadent Editions de Fireflies Press, dix livres sur dix films, un pour chaque année des années 2000. J’ai maintenant l’occasion d’écrire à son sujet, libérée de toute prétention à l’objectivité.

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1.06.2022

Beaucoup de choses me plaisent dans ‘A Free Replay’ : des idées clés sur la logique du film comprimées en quelques phrases puissantes, une audacieuse tentative d’interprétation qui est en même temps un manifeste pour l’imagination (et peut-être aussi une ruse sophistiquée), une apparence faussement décousue (« notes » ?) qui cache un travail analytique exhaustif et une forte cohérence interne, des tonnes de recherches obsessionnelles intégrées avec grâce (et parfois de façon fantaisiste) à l’argument principal, une dépendance à la rhétorique et un goût pour ses plaisirs, et un haut degré de performativité, Marker mettant continuellement en scène et exécutant précisément ces idées (l’ellipse, le miroir, la relation espace-temps, la ruse, le replay...) comme un jeu qui alimente sa discussion de Vertigo.

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1.06.2022

Les mots tombent dans le flux d’une phrase plus large, d’une idée plus large. Ils sont entre parenthèses. Est-ce la raison pour laquelle – à ma connaissance – personne ne les a jamais cités ? Ils concernent le film Marnie (1964) d’Alfred Hitchcock et proviennent de l’important texte « Énoncer », écrit par Raymond Bellour en 1977 et repris ensuite dans la collection L'Analyse du film. Je les ai découverts dans une traduction anglaise de Bertrand Augst et Hilary Radner pour l’un des premiers numéros du magazine féministe américain Camera Obscura – j’avais dix-huit ans.

Conversation NL FR EN
2.09.2020

Dans « Un spectateur parmi d’autres », Herman Asselberghs et Gerard-Jan Claes invitent par email toutes sortes de passionnés du cinéma à évoquer en détails leur pratique de spectateur. Cinéastes, artistes, critiques, chercheurs, auteurs, programmateurs, spectateurs en salles, fans de télévision, netflixeurs, youtubeurs, utilisateurs de torrents... La série commence avec Herman Asselberghs comme cobaye. Herman réalise des films, écrit sur le cinéma, enseigne le cinéma à LUCA Bruxelles et fait partie de la plateforme de production et de distribution Auguste Orts.

 
 
Article NL FR
11.09.2019

« Boris Lehman a souvent dit qu'il allait arrêter de faire des films. Son film de 2016, Funérailles, l'art de mourir, par exemple, consiste en des exercices pour apprendre à mourir, dans lesquels aucune demi-mesure n'est prise. Les vêtements sont brûlés, ainsi que les livres. Même ses propres films ne sont pas épargnés. Mais il ne s’agit ni de sa dernière tentative, ni de la première. »

Article NL FR EN
1.05.2019

Herman Asselberghs travaille actuellement sur un projet de film à long terme dans l’école de cinéma où il enseigne depuis vingt ans. En réalisant un film-essai, il sonde les relations entre attention et dispersion au cinéma et en classe. Sabzian rend compte du travail de lecture et d'écriture qui accompagne son processus de création. Asselberghs sélectionne ainsi régulièrement un texte qui l’intéresse et l’assortit d’une réflexion personnelle. Dans le premier épisode, il se penche sur En sortant du cinéma de Roland Barthes.

Manifesto NL FR EN
19.02.2018

Et grâce à notre sensibilité désormais accrue, c’est notre pensée qui se renforce à son tour. L’obscurité du cinéma est comme une immense serre. Lorsqu’on sort d’une telle expérience cinématographique « tropicale », en retournant au monde réel, on réalise de façon incontestable mais sans pouvoir le décrire que quelque chose s’est torsionné, a changé, que quelque chose s’est déplacé.