Children from a working-class neighborhood in Amsterdam learn to read with the help of a reading board, which connects words to pictures that depict an idyllic reality. The filmmaker undermines this traditional teaching method by replacing the pictures with images from social and political reality.
EN
“Film is not, as is often thought, a language in which certain combinations of signs cover certain notions, and of which series of signs can be ordered to form a syntax.
Film knows no sign, and also no meaning. It is impossible to transform the statement “John is a scoundrel” into a combination of filmic signs. However, it is possible, for example, to use the camera to show John kicking a dog. Then we immediately understand why John is a scoundrel. Those who speak of film as a language are in fact speaking of a limited number of signs to which correspond a limited number of conditioned reactions: John kicks a dog = malice; a mother kisses a child = love; a hand shakes another hand = brotherhood. These signs have nothing to do with film per se. If John suddenly kicks a dog in the street, people will get angry without the mediation of Filmic language. Film is a means for registration, amplification and dissemination of a signal. It can only show, but: it can show everything, in all sorts of ways.”
Johan van der Keuken1
- 1Johan van der Keuken, “Film is Not a Language”, Kunst van Nu, August 1963.
NL
“Film is niet, zoals vaak gedacht wordt, een taal, waarin bepaalde combinaties van tekens bepaalde begrippen dekken en waarvan reeksen combinaties van tekens kunnen worden geordend tot een syntaxis.
De film bezit geen teken en ook geen betekenis. De mededeling: “Jan is een schurk,” kan men niet in een combinatie van filmische tekens omzetten. Wel kan men bijvoorbeeld door middel van een camera laten zien, hoe Jan een hond schopt. Het wordt dan meteen duidelijk, waarom Jan een schurk is. Degenen, die spreken over de film als een taal, hebben het in feite over een beperkt aantal signalen waarop een beperkt aantal geconditioneerde reacties bestaan: Jan schopt hond = slechtheid; moeder kust kind = liefde; hand drukt hand = broederschap. Deze signalen hebben niet met de film op zichzelf te maken. Als Jan gewoon op straat een hond schopt, worden er ook zonder tussenkomst van de Filmische taal wel mensen boos. De film is een middel tot registratie, versterking en verbreiding van het signaal. Hij kan alleen maar laten zien, maar: hij kan alles laten zien, op alle manieren.”
Johan van der Keuken1
- 1Johan van der Keuken, “Film is geen taal”, Kunst van nu, augustus 1963.
FR
“Le film ne possède ni signe, ni signification. La communication: “Jean est un gredin”, il est impossible de la transformer en une combinaison de signaux relatifs au film.
Toutefois, il est par exemple possible de faire voir au moyen de la caméra que Jean donne des coups de pied à un chien. On comprend alors subitement pourquoi Jean est un gredin. Ceux qui parlent du film comme d’un langage, parlent en fait d’un nombre limité de signaux auxquels correspondent un nombre limité de réactions conditionnées. Jean donne des coups de pied au chien = méchanceté; une mère embrasse son enfant = amour; une main en serre une autre = fraternité. Ces signaux n’ont rien à voir avec le film en soi. Même si Jean donne des coups de pied à un chien sur la rue, certaines personnes peuvent se fâcher sans qu’il y ait renforcement et l’extension du signal. Il ne peut que faire voir, mais: il peut tout faire voir, de toutes sortes de manières.”
Johan van der Keuken1
“J’avais l’idée de faire quelque chose avec la planche image-mots dont on se sert dans les écoles, l’idée avait enthousiasmé un producteur de télé, mais j’ai mis un an avant de savoir comment m’y prendre. Il faut laisser un peu cuver, couver l’idée, et tout d’un coup on voit comment la réaliser : l’image dans son rapport au mot, puis un jeu entre l’image et la signification verbale, et, à la fin, revenir au mot. Il a tout de suite été clair qu’il fallait beaucoup de petits plans, on a tourné énormément d’images pour un film aussi court, et au montage, on s’est trouvé dans la nécessité de découper chaque élément de la série : pain, mouton, pré, feu, etc., d’y retourner sans cesse : un montage très rapide où le plan ait la durée d’un mot. En attaquant le film, j’ai vu dans le rapport mot-image, image dessinée-image réelle, une série de possibilités. Par exemple, le mot feu avec l’image du petit poêle, il y a eu un incendie dans le quartier, on délibère avec les gosses, oui on y va. Il y a des décisions prises sur le vif, puis on oriente le film dans le sens du feu qui devient thématique (…). Donc, une idée de départ souvent intuitive, des évènements fortuits qui orientent le film, et, au montage, trouver la forme qui explicite le sens et le rende plus net.”
Johan van der Keuken2