La chute de la maison Usher

La chute de la maison Usher

Roderick Usher summons his friend to his crumbling old mansion in the remote countryside. Usher has been obsessed with painting a portrait of his dying wife Madeline. When she passes away, Usher has her buried in the family crypt, but the audience soon discovers that Madeline wasn't really dead, that she was buried alive in the tomb. Madeline revives from her catalepsy, exits her coffin and returns to her shocked husband.

 

« La maison Usher est un manoir déjà deux ou trois fois séculaire, qui a dû être une résidence coquette, sinon somptueuse. Mais cette demeure souffre maintenant d'une décrépitude qui est l'effet bien plus d'un accord avec la désolation du parc et du paysage, que d'une pauvreté impécunieuse. Cette ruine est déjà un mystère... une maladie des choses et du domaine... A l'intérieur, l'ameublement est - ou fut - d'un luxe étrange, presque excessif, mais désuet, dépareillé, décrépi lui aussi, rongé de décomposition. L'action se passe quelque part dans la campagne anglaise, assez loin de toute ville, au début du 19e siècle. »

Jean Epstein, extrait des notes préparatoires

 

« Tout concourt dans ce chef-d'œuvre à son unité. La maîtrise absolue du montage, du rythme où le ralenti, les surimpressions, les travellings, la caméra mobile jouent leur rôle et jamais gratuitement : il n'y a pas une image, un procédé technique qui ne soient là pour embellir le film ; ils sont là pour nous impressionner dans le sens le plus noble comme les images et la cadence d'un vers. La qualité de la photographie, digne des plus grands chefs-d'œuvres du film allemand où grâce à l'orthochromatique les gris sont gris, les blancs sont blancs et les noirs d'un velouté unique... »

Henri Langlois1

 

« Généralement, le cinéma rend mal l’anecdote. Et ‘action dramatique’ y est erreur. Le drame qui agit est déjà à moitié résolu et roule sur la pente curative de la crise. La véritable tragédie est en suspens. Elle menace tous les visages. Elle est dans le rideau de la fenêtre et le loquet de la porte. Chaque goutte d’encre peut la faire fleurir au bout du stylographe. Elle se dissout dans le verre d’eau. Toute la chambre se sature de drame à tous les stades. Le cigare fume comme une menace sur la gorge du cendrier. Poussière de trahison. Le tapis étale des arabesques vénéneuses et les bras du fauteuil tremblent. Maintenant la souffrance est en surfusion. Attente. On ne voit encore rien, mais le cristal tragique qui va créer le bloc du drame est tombé quelque part. Son onde avance. Cercles concentriques. Elle roule de relais en relais. Secondes.
Le téléphone sonne. Tout est perdu. »

Jean Epstein2

 

“Film leent zich niet echt voor het weergeven van anekdotes. En de “dramatische handeling” in de film is een misvatting. Het drama dat zich voltrekt is altijd al voor de helft opgelost en verloopt van crisis naar heilzame afloop. De werkelijke tragedie is opgeschort. Ze is op elk gezicht te lezen. Ze houdt zich op in het gordijn en in de deurklink. Elke druppel inkt kan haar uit de punt van de pen laten opwellen. Ze lost op in het glas water. De hele kamer is verzadigd met iedere vorm van drama. De sigaar smeult dreigend op de rand van de asbak. Verraderlijk stof. Giftige arabesken kronkelen over het tapijt en de stoelleuningen trillen. De spanning is nu om te snijden. Wachten. We zien nog steeds niets, maar ergens is het tragische kristalwerk gevallen dat de kern van het drama zal vormen. De geluidsgolf breidt zich uit. Concentrische cirkels. Ze verspreidt zich in fasen. Seconden.
De telefoon rinkelt. Alles is verloren.”

Jean Epstein3

 

  • 1Henri Langlois, Cahiers du Cinéma, juin 1953.
  • 2Jean Epstein, “Bonjour Cinéma,” in Cinéma (Paris: Éditions de la Sirène, 1921), publié sur Sabzian le 6 juillet 2015.
  • 3Jean Epstein, “Bonjour Cinéma,” in Cinéma (Paris: Éditions de la Sirène, 1921). [Vertaald door Nina De Vroome en Walter van der Star, gepubliceerd op Sabzian, 29 mei 2015.]
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UPDATED ON 22.04.2020