Déjà s’envole la fleur maigre

Déjà s’envole la fleur maigre

A controversial study on the community of Italian miners in the Borinage, filmed in a neo-realistic style. Celebrated for its visual qualities, feared for its undisguised social criticism.

 

« Cette notion de fausse mémoire m’est apparue au fil du temps et je me permets cette affirmation qui n’est pas de moi: « La mémoire des dominés est celle des dominants. » Lorsqu’on me parle de ‘devoir de mémoire’, je me demande toujours de laquelle on parle. La mémoire des dominants désincarne, vide le sens. Ne restent que les ‘sentiments’. Je souhaite évoquer tout cela de manière indirecte, parce que si l’on balance des slogans, non seulement on ne parle pas à tout le monde, mais on brouille la mémoire et on contribue à son enterrement. Malgré les difficultés financières, je ne renonce pas. Le producteur belge est parti avec la caisse, le producteur italien a fait faillite. Reste Agat Film, le producteur français qui ne peut pas tout. Je dois engager des procédures pour récupérer la matière déjà tournée et les droits sans lesquels elle est inutile. Cela risque d’être long et les chances de terminer le film sont minces. Les mineurs âgés disparaissent, les acteurs vieillissent. Il faudrait faire un film qui raconte l’histoire de ce film, terminé ou non. Ce serait plein d’enseignements sur le fait que, pour certains, le cinéma est vraiment une marchandise.”

Paul Meyer1

  • 1Paul Meyer dans un entretien avec l’Humanité, (2005)
screening
CINEMATEK, Brussels