Chez Reichardt, les actrices, jamais statiques, électrisent les cadres comme les trains électrifient le paysage. C’est une cinéaste qui raconte les trajets comme inévitables. Qui happent les personnages. À travers le trajet physique et anxieux, pas seulement mais singulièrement de femmes, elle élabore sa prose, fouettée par l’air, son « lieu descriptif », où la durée et le mouvement sont favorables à la remontée de trésors expressifs sur la peau, dans la démarche et le regard des actrices.